Viande

MARTIN HARNIčEK

Il n’y a plus ni animaux, ni végétaux, et la seule nourriture disponible est la viande humaine. Ce qu’il reste de vie s’organise autour des halles, une immense boucherie sur laquelle une caste de policiers exerce son autorité impitoyable, punissant le moindre faux pas d’abattage immédiat : il faut bien approvisionner la ville en viande fraiche.
Habitant de ce monde cauchemardesque, le narrateur de Viande est un monstre ordinaire. Affamé perpétuel, obsédé par la viande, il comprend que le meilleur moyen d’en obtenir est de collaborer avec la police et de devenir un délateur professionnel. Mais, lui-même victime de délation, il se voit obligé de fuir la ville…
Entre le trip horrifique des romans de Burroughs, l’exploration de la logique du mal des Bienveillantes et la parabole politique de Matin Brun, Viande est le chef d’œuvre inclassable et sauvage d’une comète de la littérature tchèque.

Collection Pb82


Traduit du tchèque par Benoit Meunier.

Illustration de couverture : Ludovic Debeurme.

128 pages

Impression offset noire sur papier rouge teinté dans la masse
Jaspage rouge (impression de la tranche)

17€


À PARAITRE LE 17 MAI 2024

Les étals étaient couverts de viande, et je n’avais pas à craindre d’être abattu moi aussi ce jour-là. S’il y avait assez de viande ici, il y en avait certainement aussi beaucoup en première classe, où l’on envoyait toute personne fraichement abattue. 

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L'auteur en parle

J’ai essayé à deux reprises de devenir végétarien, mais je n’ai pas réussi à le rester. Feue ma belle-mère, qui avait reçu un exemplaire du livre, a commencé à le lire en mangeant un jambon-beurre. Il parait qu’elle a déclaré que c’était ignoble, mais elle n’a pas refermé le livre : elle a préféré laisser son sandwich de côté, pour le finir plus tard.

Pendant que j’écrivais, bien sûr, il fallait que je me mettre dans [l]a peau [du narrateur], mais je ne m’identifiais absolument pas à lui. Le personnage joué par Henry Fonda dans Il était une fois dans l’Ouest était un assez bon modèle, à l’époque : on peut se dire qu’un tel salaud n’a jamais pu exister. Je crois que j’ai réussi à faire pire que lui par l’écriture. Et j’ai été heureux de retrouver le même genre d’ordure, des décennies plus tard, avec le personnage de Max Aue dans Les Bienveillantes.